Comptoir des Soupirs
d’Olivier Piat
Editions Milady (Collection Romans)
Sortie le 19 juin 2015
192 pages
5,90 euros
Quatrième de couverture :
Un homme, une femme, une histoire d’amour impossible. Tous les matins, il la croise à L’Européen. Elle le remarque et bientôt, leurs regards font plus que se croiser ; ils se cherchent. Il est marié et père de deux enfants. Elle vient de quitter son compagnon et entame une nouvelle vie. À travers les points de vue de ces deux amants éperdus, on découvre les élans de la passion, mais aussi les non-dits et les mensonges derrière lesquels ils se réfugient pour vivre cette relation qu’ils savent l’un et l’autre vouée à l’échec.
L’avis de Steph :
C’est la première fois que je lis un roman auto-reverse. C’est justement cette originalité qui m’a interpellée au premier abord et qui m’a donné très envie de le découvrir. Dans un premier temps, c’est la jeune femme qui nous livre son histoire. Et dans un second temps, c’est au tour de l’homme. Il s’agit exactement de la même histoire sous deux points de vue totalement différents. Globalement, ce fut une bonne lecture avec tout de même quelques réticences, je dois l’avouer.
Dans Café crème, le point de vue de la femme, on assiste à la rencontre de cette dernière avec un homme marié à la terrasse d’un café. L’attirance entre les deux jeunes gens va être immédiate. De cette fameuse rencontre va s’en suivre une histoire d’amour étendue sur plusieurs années dont nous allons être les spectateurs. Dans Café allongé, le point de vue de l’homme, on assiste à cette même rencontre. Mais ici, nous suivons parallèlement son histoire d’amour avec sa propre femme. Nous le voyons évoluer dans son cocon familial auprès de ses enfants.
J’ai tout de suite apprécié le concept de ce roman à deux faces. En effet, c’est bien connu les hommes et les femmes ne réfléchissent pas de la même manière. Et j’avais envie de voir justement à quel point leur version des faits seraient différentes. Je n’ai pas été déçue sur ce point-là. Les différences sont telles que parfois on se demande même s’il s’agit du même couple. On s’aperçoit rapidement que leurs préoccupations sont à l’opposé. L’un va être totalement focalisé sur la relation qu’il entretient avec l’autre. Tandis que l’autre beaucoup moins. J’ai énormément aimé voir comment ils se perçoivent mutuellement mais aussi voir l’opinion qu’ils ont de leur relation. L’histoire est bien menée. Olivier Piat réussit à créer la surprise dans ces deux récits. Il ne se contente pas de nous servir une histoire « réchauffée » mais au contraire chaque partie possède son lot d’explications, d’informations et de révélations. J’ai aimé le message passé par l’auteur. C’est surprenant mais intéressant.
J’ai néanmoins quelques reproches à émettre. Premièrement, à propos de la taille des deux récits : 92 pages pour l’une, 94 pour l’autre. Pour ma part, c’est beaucoup trop court pour avoir l’occasion de rentrer dans les détails, surtout que l’auteur a choisi d’étendre son récit sur plusieurs années. Tout est survolé. J’aurais aimé plus d’approfondissements pour apprécier pleinement ma lecture et les protagonistes. Ce qui m’amène au second point : les personnages. Comme le récit est court, on ne connait au final que très peu de choses sur eux. Lui est policier chez les Stups, elle est responsable d’une boutique 4CHILDS à Paris. Voilà tout ce que l’on apprend de leur vie privée. On ne connait même pas leur prénom. Dans ces conditions, il est bien entendu difficile de s’identifier ou de s’attacher à eux.
Le fonctionnement de Comptoir des soupirs est donc une idée originale et bien exploitée selon moi. Olivier Piat signe ici son premier roman et je dois dire qu’il est très bien écrit. Les sentiments des deux protagonistes sont bien exprimés. Même si le roman est court et que j’aurais aimé en savoir plus sur la vie des personnages, on passe tout de même un bon moment. C’est simple mais distrayant, parfait à lire pendant les vacances pour se détendre !
Merci à Milady pour ce partenariat !!